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Karine Le Marchand « choisit » Kéa pour réinventer les filières agricoles

Comment réinventer la filière agricole en France ? Un sujet chaud bouillant confié à Kéa pour lequel il s’agit à la fois de sauvetage d’un monde en péril et de réponses aux impératifs environnementaux. Et cela face à des acteurs dont les intérêts divergent.

Barbara Merle
26 Jui. 2025 à 05:00
Karine Le Marchand « choisit » Kéa pour réinventer les filières agricoles
© pexels

Kéa a ainsi été récemment choisi (suite à un appel d’offres) par cinq grands distributeurs, Auchan, Carrefour, Casino, Coopérative U et Intermarché, dans la phase opérationnelle du projet de coalition « Filières d’Avenir ». « Filières d’Avenir incarne la volonté commune de ces cinq enseignes d’agir concrètement pour relancer ou développer des filières stratégiques, en réponse aux enjeux de souveraineté alimentaire, de rémunération des agriculteurs, de transition écologique et d’évolution des attentes des consommateurs. Fortes de leur connaissance des marchés et de leur capacité à contractualiser sur plusieurs années, elles s’engagent à sécuriser les débouchés pour les producteurs et à encourager des investissements durables » explicite le partnership de Kéa.

L’avenir des filières agricoles en question

Un triple défi (l’aide aux agriculteurs en difficulté, l’alerte surproduction, les filières d’avenir donc) très médiatique lancé par ces acteurs majeurs de la grande distribution (Leclerc, le numéro 1, n’en fait pas partie) et l’animatrice télé star du monde agricole, Karine Le Marchand, lors du dernier salon de l’agriculture. Ces marques-mastodontes, qui représentent plus de 60 % du marché français, se sont ainsi engagées « pour agir ensemble afin de bâtir des filières agricoles durables et une agriculture plus équitable ».

Pour la cheffe de projet de Kéa sur ce dossier, Anne-Cécile Suzanne, consultante au sein du cabinet depuis 2022, l’objectif de cette mission est double, comme elle l’explicite à Consultor. « Il s’agit de structurer ce troisième pilier des engagements des distributeurs que sont les filières d’avenir, celles qui n’existent pas encore et qui seraient pertinentes de promouvoir, mais aussi de soutenir la pérennité des filières existantes importantes. » Son rôle : proposer une méthodologie de travail et vérifier que le projet suive son cours.

Le profil-atout de la consultante-agricultrice

Le choix de cabinet ? L’animatrice télé vedette du monde agricole Karine Le Marchand l’avait argumenté lors de l’annonce. « Je suis très heureuse de voir que nos initiatives prennent vie. Avec le lancement opérationnel de “Filières d’Avenir”, nous envoyons un signal fort : les distributeurs réunis au SIA tiennent leurs engagements, et il est possible d’agir ensemble pour bâtir une agriculture plus juste et plus durable. Le fait que Kéa désigne Anne-Cécile Suzanne, consultante et agricultrice, pour structurer tout ce travail collectif, est un plus pour moi. Elle incarne avec passion et exigence une nouvelle génération, ancrée dans la réalité du terrain, qui s’engage pour des solutions concrètes. »

Cette consultante de 34 ans connait en effet bien les problématiques du quotidien des agriculteurs. Elle gère en effet depuis 12 ans une exploitation agricole de taille moyenne en polyculture et élevage à Mauves-sur-Huisne dans l’Orne. Anne-Cécile Suzanne élève des bovins Blonds d’Aquitaine (un cheptel de 300 têtes) et cultive plusieurs espèces végétales (blé, maïs, orge, colza, triticale, trèfle violet) sur 200 hectares. Et pour la consultante-agricultrice, qui a également été durant 2 ans administratrice indépendante au sein du groupe Auchan (entre 2023 et 2024), ce choix « illustre que les profils mixtes, conseil et terrain, sont un atout pour les cabinets ». Les autres atouts de Kéa ? Un secteur historique retail, un crédo « made in France », un statut de société à mission (depuis 2020), et un engagement de créer de la performance à impact. 

Trouver un discours commun

Aux côtés de la consultante-agricultrice, dans cette mission, une équipe composée entre autres des seniors partners Christophe Burtin et Mathieu Daude-Lagrave accompagne ainsi les distributeurs dans cet ambitieux projet. Et de faire discuter ensemble des acteurs dont les intérêts sont souvent divergents… « La tâche particulière de cette mission est de permettre un travail commun entre distributeurs, industriels et agriculteurs, des mondes distincts avec des parties prenantes variées. Nous sommes en train de nous attacher à poser les ambitions et d’identifier les filières pertinentes afin de bâtir des filières solides, exemplaires et bénéfiques pour l’ensemble de la chaîne, du producteur au consommateur. Et l’enjeu principal est d’élargir l’écosystème, d’ouvrir à d’autres secteurs dans une perspective de co-construction d’une vaste filière », explicite Anne-Cécile Suzanne.

Pour cet accompagnement, le cabinet Kéa va structurer le cadre économique du projet intervenant en particulier sur quatre volets :

  • l’animation du groupe de travail pluriacteurs (agriculteurs, coopératives, industriels, chambres d’agriculture, interprofessions, régions),
  • la qualification des filières à développer, relancer ou accélérer,
  • la définition de modèles économiques pérennes,
  • et la formalisation d’un plan d’action concret (investissements, identification de sites, mobilisation des aides).

« Nous nous voyons chaque semaine et avançons au fil de l’eau. »

Une mission sous tension

Démarche vertueuse des distributeurs ? Coup de com’ ? Les avis étaient partagés lors du lancement. Des critiques sont venues de toutes parts ; les distributeurs étant alors suspectés de vouloir faire diversion, alors même que les négociations commerciales annuelles battaient leur plein et créaient de vives tensions. Des critiques en particulier sur ce troisième pilier qui annonçait la création d’un observatoire des filières d’avenir. Et ce alors qu’il en existe déjà, à l’instar de FranceAgrimer, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Kéa a trouvé la parade. « Ce n’est pas un observatoire, mais bien une démarche de création et de consolidation de filières durables faisant intervenir l’ensemble de l’écosystème, notamment les syndicats, les chambres d’agriculture », assure la consultante de Kéa, Anne-Cécile Suzanne.

Et que pense l’agricultrice de l’engagement de ces distributeurs ? Une volonté sincère ou du greenwashing ? « Nous avons testé leur volonté très tôt avant même notre réponse à l’appel d’offres. Car il était hors de question pour nous de s’engager sur une mission sans s’imposer d’avoir un véritable impact. Ce serait contraire à nos engagements de société à mission. J’ai été sincèrement marquée par leur volonté, j’ai trouvé des gens passionnés, tous dans la même dynamique, soucieux de faire bouger les choses sur des sujets complexes », témoigne Anne-Cécile Suzanne.

Rendez-vous en février 2026, lors du prochain Salon de l’Agriculture 2026, pour présenter les premiers résultats, comprenant l’identification des filières prioritaires et une feuille de route opérationnelle.

Kéa Christophe Burtin Mathieu Daude-Lagrave
Barbara Merle
26 Jui. 2025 à 05:00
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grande consommation - luxe

Adeline
grande consommation - luxe
Kéa, Anne-Cécile Suzanne, filières agricoles, agriculture durable, grande distribution, Filières d’Avenir, souveraineté alimentaire
14643
Kéa
Christophe Burtin Mathieu Daude-Lagrave
2025-06-26 06:09:00
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Non
Kéa à la manœuvre pour relancer les filières agricoles
Face à l’urgence de réinventer les filières agricoles, 5 grandes enseignes de la distribution ont confié à Kéa le pilotage du projet « Filières d’Avenir ».
Objectif : soutenir les agriculteurs, sécuriser les débouchés et structurer des filières durables.