BCG : la poule aux œufs d’or des sous-marins australiens
Chargée de piloter le programme de sous-marins nucléaires AUKUS, l’Australian Submarine Agency a confié au BCG une mission initialement estimée à 2,7 millions de dollars. Depuis, le budget a été multiplié par 4 !
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Il atteint désormais 12,1 millions de dollars. La mission du BCG a été prolongée une première fois en avril, puis en juillet 2025 – selon un porte-parole de l’Australian Submarine Agency.
Au-delà de l’aspect budgétaire, ce contrat suscite des craintes au sein de l’opposition politique australienne quant à la sous-traitance de certaines des principales fonctions de l’agence. Sachant que l’ASA gère l'un des projets de défense les plus critiques de l’histoire australienne.
Le BCG missionné pour structurer une agence née en 2023
Devenue agence autonome pour coordonner le programme de sous-marins nucléaires à 368 milliards de dollars, l’Australian Submarine Agency, qui était initialement un groupe de travail au sein du ministère de la Défense, souffre de sérieux problèmes internes. Une enquête menée par la Commission australienne de la fonction publique a ainsi classé l’ASA au deuxième rang des agences les moins bien notées en matière de bien-être du personnel – sur 104 en tout.
Alors que des signalements persistants faisaient état « de baisse de moral et de forte rotation du personnel », l’ASA a donc décidé de s’appuyer sur le BCG pour s’assurer que ses opérations « soient adaptées à leurs objectifs » – comme l’a rapporté le réseau audiovisuel public ABC News. Le cabinet est attendu pour accompagner la consolidation des équipes, des infrastructures et des processus internes.
L’ASA emploie environ 700 personnes, dont une douzaine d’officiers supérieurs. « Après sa première année de fonctionnement, [l’agence] a jugé opportun de réfléchir à la façon d’optimiser sa capacité à mener à bien le programme de sous-marins nucléaires. »
McKinsey et le « plan industriel » de l’Australian Submarine Agency
Le BCG n’est pas le seul cabinet à avoir été sollicité par l’ASA. Un autre projet, visant à finaliser son plan industriel et sa stratégie de main-d’œuvre sur 30 ans, a en effet été confié à la filiale locale de McKinsey. En décembre dernier, ce contrat de 9,5 millions de dollars a suscité des interrogations de la part de médias australiens et de responsables politiques en raison des liens présumés de McKinsey avec la Chine, ce que le cabinet dément.
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La décision de l’Agence australienne des sous-marins (ASA), qui supervise un projet de 368 milliards de dollars pour permettre à l'Australie d'acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire, interroge en raison des liens prêtés à McKinsey avec la Chine.
La dépendance aux consultants remise en cause
Outre McKinsey et le BCG, Deloitte, KPMG et EY ont également été missionnés par l’ASA. Et la multiplication de missions confiées à des cabinets internationaux inquiète une partie de la classe politique australienne. Cette dépendance au conseil externe pourrait en effet nuire à l’autonomie de l’ASA et ralentir la maîtrise interne de ses projets.
Autant de doutes exprimés alors que le Premier ministre australien Anthony Albanese rencontrera le président américain Donald Trump le 20 octobre prochain, l’AUKUS ayant vocation à être au cœur des discussions.
Ce pacte de sécurité noué entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, prévoit la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire censés commencer leurs rotations au départ de l’Australie occidentale à partir de 2027. Le pays doit par ailleurs recevoir ses propres sous-marins de classe « Virginia » – fournis par les États-Unis – à partir de 2030.
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