Bain contre-attaque au Royaume-Uni
Privé de contrats publics pour une durée de trois ans en raison de son implication dans le scandale sud-africain, le cabinet de conseil a choisi de se défendre : il intente une action en justice pour faire annuler la décision gouvernementale.
« Nous sommes déçus et surpris par cette décision », avait répondu Bain par voie de communiqué de presse, le 3 août dernier. En cause, la récente décision du Royaume-Uni d’exclure le cabinet américain de tout contrat public pour une durée de trois ans (relire ici). Une décision motivée, selon le gouvernement britannique, par l’implication de Bain dans le scandale Zuma en Afrique du Sud.
à lire aussi
En 2018, Bain avait cherché par tous les moyens à faire taire la vive polémique concernant une mission de conseil de deux ans et de neuf millions d’euros que le cabinet avait obtenue en 2015 pour la South African Revenue Service (SARS), l’agence de perception des revenus de l’État sud-africain.
Il n’a pas fallu longtemps au cabinet de conseil pour répliquer. D’après le Financial Times, Bain a en effet intenté une action en justice le 2 septembre pour faire annuler cette interdiction de participation aux appels d’offres du secteur public britannique.
Le cabinet estime que le Royaume-Uni n’a pas respecté la procédure appropriée. Et de rappeler qu’il avait reconnu ses erreurs et remboursé tous les frais avec intérêts.*
« Nous pouvons confirmer que Bain a amorcé un début d'action en justice contre la décision du ministre, dont nous considérons qu'elle procède d'une méthode biaisée », a réagi publiquement Bain dans un communiqué.
Mais le gouvernement britannique n’entend pas en rester là et a déclaré qu’il « défendrait fermement » sa position. Peter Hain, ancien ministre travailliste qui a fait pression pour que des sanctions soient prises à l’encontre de Bain, a de son côté affirmé que la contestation de l’interdiction était « absolument honteuse » et assuré qu’il écrirait au président des États-Unis, Joe Biden, afin de l’exhorter à prendre des mesures similaires outre-Atlantique.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
secteur public
19/11/25Deloitte, le BCG, McKinsey : les cabinets de conseil sont bien installés dans les arcanes de l’État fédéral belge.
14/11/25À quelques mois de son départ, Romain Lucazeau revient – pour Consultor – sur les transformations qu’il a menées à la SCET. Quels contrastes entre son expérience dans des cabinets privés et le pilotage d’un acteur public de conseil ?
05/11/25L’association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) lance un appel d’offres de 1 million d’euros dédié à la mise en place d’un accompagnement PMO.
31/10/25La dépense de l’État en conseil en stratégie et organisation s’est stabilisée en 2024, après 3 années de baisse continue. Sur le volet « stratégie », 5 cabinets se partagent les commandes.
22/10/25Le BCG a été remercié par la Danish Broadcasting Corporation (DR) à la suite des controverses entourant les activités de certains associés du cabinet à Gaza. L’entreprise publique craignait pour la sécurité de ses équipes au Moyen-Orient.
21/10/25Que dit « l’affaire Deloitte » des usages et risques pris par les cabinets de conseil en matière d’IA ? En Australie, le cabinet a été contraint de rembourser une partie de ses honoraires.
01/09/25Fabien Hassan, membre du Boston Consulting Group (BCG) pendant près de 10 ans, quitte le cabinet de conseil pour le secrétariat général à la Planification écologique. Il y occupera le poste de chef du pôle « Milieu et Ressources ». C’est le troisième ancien du BCG à passer par le SGPE en 3 ans.
30/06/25D’autres consultants – AlixPartners, Ernst & Young et FTI Consulting – sont aussi dans le viseur de l’Administration générale des Services (GSA). Les cabinets ont jusqu’au 11 juillet pour fournir les informations demandées.
09/06/25Des consultants du cabinet demandent des comptes aux instances dirigeantes. Le BCG se dit « choqué et indigné » des actions menées par deux de ses partners.