Le mécénat dans le conseil
Les cabinets s’engagent, discrètement le plus souvent, dans des actions aux formes très variées.
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Rien que chez Oliver Wyman, trois ou quatre types d’engagements se côtoient. Des consultants sont régulièrement invités à s’investir dans des projets pro bono auprès d’associations de renommée internationale. D’autres profitent du programme non profit fellowship et s’absentent trois à six mois pour travailler auprès d’une association ou d’une ONG de leur choix. Un volunteer day a également été instauré depuis l’année dernière et a permis de récolter des denrées pour la Banque alimentaire. Et un projet à plus long terme de volontariat dans une association est en train de voir le jour. « Nous créons des cadres afin de donner la possibilité à ceux qui le souhaitent de s’impliquer », commente Jacques-Olivier Bruzeau, partner en charge du mécénat au bureau parisien d’Oliver Wyman. Chez Bain & Company également le mécénat prend des formes diverses et les différents bureaux parlent régulièrement de leurs initiatives. À Paris, la plate-forme Internet Giving Corner – lancée d’ailleurs par deux ex-collaborateurs de ce cabinet – a été adoptée pour recenser dans un même espace les actions soutenues. « Chaque participant gagne des points qu’il peut ensuite attribuer à la cause qui lui tient à cœur. C’est un moyen pour que chacun se sente investi », avance Grégoire Baudry, associé de Bain & Company. Le consultant a travaillé quelques années dans le bureau new-yorkais du cabinet de conseil en stratégie. « Là-bas, j’ai repeint une école du Bronx. À cette occasion, une polémique a traversé l’équipe : était-ce le meilleur usage que nous pouvions faire de notre temps ou pouvions-nous mettre nos compétences en stratégie au profit des différentes causes ? La réponse n’est pas simple et probablement pas exclusive », poursuit-il.
Certains cabinets ont cependant tranché. Kea & Partners offre exclusivement du mécénat de compétences. « Nous intervenons sur quatre à cinq projets par an. Nous portons une attention particulière à leur corrélation avec notre cœur de métier pour assurer une valeur ajoutée maximale », souligne Benoît Gajdos, associé senior du cabinet. Deux autres critères retiennent l’attention de Kea & Partners : le projet doit apporter aux consultants une expérience complémentaire et son thème doit porter sur l’emploi ou l’entrepreneuriat, même si ce dernier point n’est pas exclusif. Dans le conseil en management, Eurogroup Consulting propose depuis douze ans du mécénat de compétences à travers la structure Eurogroup Autrement. Deux fois par an, une équipe de consultants volontaires assure à temps partiel et pendant six mois une mission de conseil auprès d’associations modestes, dont le projet a été sélectionné par un jury. « Nous mettons notre expertise au service de ces associations afin de les rendre plus viables. En revanche, nous ne nous occupons pas d’obtenir des subventions », note Gilles Bonnenfant, président d’Eurogroup Consulting. Dans un tout autre domaine, le cabinet est également depuis huit ans le mécène principal de l’Orchestre de Paris. « Nous invitons ainsi nos clients aux concerts, à des répétitions générales, en créant un lieu de rencontre original entre des clients de profils différents. Pour nos consultants, il y a aussi un côté éducatif à observer le travail des musiciens et leur recherche de l’excellence », ajoute Gilles Bonnenfant.
Quelle que soit sa forme, le mécénat n’est pas entièrement gratuit. « Nous faisons du mécénat de compétences, car nous pensons que l’engagement de Kea est d’avoir, au-delà de son impact économique, un impact sur la société. Nous estimons aussi que nos consultants peuvent acquérir un complément de développement professionnel, car ils découvrent à travers ces projets d’autres environnements, d’autres personnes », avance Benoît Gajdos. Jacques-Olivier Bruzeau note de son côté le plaisir de travailler ensemble sur des projets associatifs ou des actions caritatives : « Même si ce n’est pas le premier objectif, le sentiment d’appartenance au groupe est renforcé ». Les cabinets répondent d’ailleurs volontiers aux interrogations de plus en plus fréquentes des candidats au sujet de leur engagement et en font un axe de leur marque employeur ou un argument de fidélisation. « Dans nos métiers exigeants, ce genre de projet permet d’équilibrer le côté business par un côté humain », résume Grégoire Baudry.
Gaëlle Ginibrière pour Consultor, portail du conseil en stratégie- 30/10/2013
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