Renault sauce BCG, le retour

 

Le Monde est revenu dans son édition du 19 février sur le poids pris par le Boston Consulting Group au sein du groupe Renault, une des raisons qui avaient poussé au départ de son ancien directeur général Thierry Bolloré (relire notre article).

04 Mar. 2021 à 05:57
Renault sauce BCG, le retour

 

Le quotidien s'arrête notamment sur le rôle joué par Antoine Gourevitch, senior partner du BCG à Paris, l’un des meilleurs connaisseurs de Renault parmi les consultants en stratégie spécialistes de l’automobile, qui, selon le journal, a eu son bureau au siège du constructeur automobile à Boulogne-Billancourt au point d'en devenir le patron bis.

Théoricien du plan de transformation Fast, qui à son terme en 2021 prévoyait que 100 % des 183 000 collaborateurs adoptent des méthodes agiles de travail pour délivrer plus rapidement des produits et services de rupture dans les domaines de la voiture électrique, Antoine Gourevitch en fut aussi le grand opérateur, selon plusieurs actuels et anciens hauts dirigeants de Renault cités par le journal.

Avec lui, plusieurs dizaines de consultants et des « montagnes de PowerPoint plein de mots en anglais fourre-tout, de jargon et de principes flous qui sont venus inonder les instances de direction », raconte une de ces sources.

Le Monde s'est aussi procuré un document daté de 2018 donnant les prix prévisionnels des conseils apportés par le BCG dans la conduite du programme Fast : 1 700 euros par jour pour un analyste, entre 2 500 et 3 900 euros pour un consultant selon qu'il est junior ou senior, de 5 000 à  6 700 euros par jour pour un chef de projet et 8 500 euros par jour pour un partner. Des tarifs qui se situent dans la moyenne du marché pour le recours à des cabinets de conseil en stratégie par de grandes entreprises françaises.

Au total, Le Monde ayant obtenu les mêmes chiffres que Consultor, le BCG se taille la part du lion des 40 à 50 millions d’euros dépensés annuellement en conseil en stratégie par l’alliance Renault-Nissan. Une dépense qui devait se traduire par des gains de l'ordre du milliard d'euros sur la période du programme (2018-2021). Mais depuis la crise sanitaire est passée par là et les résultats du constructeur sont abyssaux (perte de 8 milliards d'euros en 2020).

Un volume de missions de conseil signées BCG qui crée des remous en interne, plusieurs employés, cadres et directions se tournant vers leurs représentants syndicaux à ce sujet, selon les propos de Franck Daout, délégué CFDT Renault cité par Le Monde.

Bilan des courses, à la suite du départ de Thierry Bolloré, Jean-Dominique Senard, le président de Renault, a modifié les règles de passation de marchés de conseil qui censément doivent dorénavant obéir à des règles plus strictes d'appels d'offres. Une enquête interne aurait même été diligentée sur le recours au BCG par Renault, sans que ses résultats aient été publiés à ce stade.

Interrogés, le BCG et Antoine Gourevitch ont démenti s'être substitués à la gouvernance du constructeur automobile, ont indiqué avoir répondu à des appels d'offres rigoureux pour l'ensemble des missions qu'ils ont conduites chez Renault et ont expliqué que le programme Fast avait délivré plus de valeur en 2019 et 2020 que ce qui était prévu dans le budget de ce programme.

 

Crédit photo : Adobe Stock.

Boston Consulting Group Antoine Gourévitch
04 Mar. 2021 à 05:57
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commentaires (6)

Frenchy
16 Mar 2021 à 09:28
J’ai vu les mêmes à l’œuvre à la SNCF ... Des recommandations inadaptées, des conseils foireux, une incompétence abyssale... Pour le mauvais acheteur, la qualité est indexée sur le prix, alors ces boutiques prospèrent dans ce type d’entreprises

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Theo1
05 Mar 2021 à 20:59
Ha BCG, en tant qu’employé Renault, que d’histoire à leur sujet.
Tout le monde les haïssait, en tant qu’ancien consultant, je ne comprenais pas, et puis j’en ai croisé un.
Leur avantage, un accès direct aux instances de direction, l’inconvénient majeur : perte de visibilité pour les Renault.
Résultat : le mot d’ordre était, si tu as une bonne idée, prend un BCG pour que la direction puisse l’entendre.

Clairement, ce que le consulting ne doit pas faire : se substituer aux employés.

Sinon on en parle des grandes idées de BCG qui ont bien foirés et qui plombe Renault pour les prochaines années...

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Herve.46
05 Mar 2021 à 07:06
Parce que les consultants ne savent pas faire la preuve de leur efficacité. Les entreprises achètent des mots de personnes qui n ont pas un échantillon de vision sur l avenir. Donc bravo Nono

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Nono
04 Mar 2021 à 23:32
Consternant oui le monde du conseil. Des flots de powerpont qui ne servent a rien. Des consultants qui n’ont jamais vraiment rien construit que du reve pour des board de dirigeants. BCG, McInsey et autres feraient mieux de créer de la valeur intellectuelle ou industrielle.

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nano
04 Mar 2021 à 14:00
Commentaire assez consternant. Mais faut-il attendre autre chose ?

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MacInsey
04 Mar 2021 à 11:27
Rien de nouveau. Article à charge, caricatural, simplificateur, sans grand intérêt. Il ne montre qu'une seule chose : que les journalistes ne comprennent pas comment fonctionne le conseil et ce que peuvent apporter des consultants à ces grandes entreprises.

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Antoine Gourévitch
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