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- 21 février 2021
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Omar Abdulaziz, un activiste saoudien en exil à Montréal, a attaqué McKinsey devant la Cour Suprême de New York en début de semaine.
Le Saoudien qui a demandé l’asile au Canada en 2013 reproche au cabinet américain d’avoir indiqué dans un rapport daté de 2015 qu’il faisait partie de trois « influenceurs » sur les réseaux sociaux critiques vis-à-vis du royaume saoudien et de son prince Mohammed bin Salman (relire notre article). D’après la plainte citée par le magazine américain Newsweek, McKinsey aurait « fourni » ou « autorisé » le prince et ses agents à avoir accès à ce rapport.
Les conséquences de ce rapport sous la forme d’une présentation PowerPoint ont été graves pour Omar Abdulaziz. Certains membres de sa famille, des collègues et amis ont été emprisonnés et torturés afin de le faire taire. Dans le détail, la plainte souligne notamment que les « frères » et « amis » du plaignant ont subi des simulations de noyade (waterboarding) et ont été « électrocutés ». La torture est allée même plus loin pour son plus jeune frère avec l’arrachage de ses dents. Son entourage qui n’a pas été emprisonné ou torturé a subi des restrictions de voyage.
Des agents saoudiens sont même allés rencontrer Omar Abdulaziz au Canada lui demandant de cesser tout commentaire négatif sur leur pays et lui ont demandé de rentrer lui promettant par la même occasion un « avenir radieux ».
En 2018, Omar Abdulaziz avait appris l’existence de ce rapport de McKinsey au travers d’une enquête du New York Times qui révélait la présentation confidentielle de neuf pages. Le cabinet s’était dit alors « horrifié » à l’idée que sa présentation ait pu contribuer à l’arrestation d’opposants.
Interrogé par Newsweek à l’occasion du dépôt de cette plainte, McKinsey a indiqué qu’une première plainte avait été déposée l’année dernière « contenant des allégations similaires et qu’elle avait été rejetée par une cour californienne ». Il ajoute qu’il se défendra contre cette nouvelle plainte sans fondements.
Crédit photo : vue de Riyad Adobe Stock.
Commentaires
Bizarrement au moment de répertorier les opposants pour les dénoncer à un régime où chacun sait comment on les traites, eux et leur famille, personne n'était horrifié !
On s'horrifie chez McK quand ça sort dans la presse...
McK pensait peut être que l'identificatio n des critiques vis-à-vis du royaume saoudien et de son prince avait pour but de leur envoyer un bouquet de fleurs et des chocolats ?
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