Info Consultor – L’Élysée, la morne plaine du conseil

La cartographie des acheteurs de conseil en stratégie dans la sphère publique en France s'affine de commande en commande : il y a la direction interministérielle à la transformation publique, guichet unique interministériel (relire notre article) rattaché au Premier ministre, les ministères en direct (comme Bercy pour des audits d'urgence sur des entreprises en danger, relire notre article), l'UGAP, la centrale d'achat du secteur public (relire notre article). Et la Présidence ? C'est la question que se posait Consultor. Le 26 février 2020, nous interrogions donc les services de la Présidence de la République sur leur recours éventuel à des cabinets de conseil en stratégie.

19 Jan. 2021 à 12:00
Info Consultor – L’Élysée, la morne plaine du conseil

Nous demandions alors aux services de la Présidence s’ils avaient ou non eu recours aux services de cabinets de conseil en stratégie en activité à Paris, et ce entre 2007 et 2019.

2007, date de l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy et du démarrage de la Révision générale des politiques publiques, point généralement admis de départ d’une accélération des missions de conseil en stratégie dans le service public.

2019, dernière année civile écoulée.

Aucune réponse ne nous avait alors été envoyée.

Puis le covid est passé par là.

Faute de réponse à nos demandes répétées, Consultor a saisi le 27 octobre 2020 la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Réponse cette fois-ci, le 14 janvier 2021, de Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du Président de la République : aucune mission n’a été souscrite auprès d’un des cabinets de conseil en stratégie du guide de Consultor.fr sur cette période (consulter notre guide).

La question se posait d’autant plus que pour réorganiser les services de la Présidence, en mars 2018, l’Élysée avait fait appel à Eurogroup (cabinet qui ne figure pas dans le guide de Consultor.fr).

Ce dernier avait remis en juin 2018 une proposition de nouvelle organisation des services de la Présidence, assortie d’un plan de transformation à mettre en œuvre. Le montant consolidé de l’ensemble de ses prestations s’est élevé à 1,1 million d’euros, faisait savoir la Cour des comptes dans son dernier rapport annuel sur les comptes et la gestion des services de la Présidence de la République, paru le 29 juillet 2020 sur l’exercice 2019.

Idem, plus récemment, au sein de la cellule diplomatique de l’Élysée dont les dysfonctionnements étaient nombreux. Là aussi, un cabinet de conseil privé a été mandaté : Plein Sens, selon les informations du Monde.

Enfin, McKinsey est très engagé auprès de la Présidence de la République française dans l’organisation du sommet Tech For Good (relire notre article). 

Crédit photo : Jardin de l'Élysée, Adobe Stock.

19 Jan. 2021 à 12:00
tuyau

Un tuyau intéressant à partager ?

Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !

écrivez en direct à la rédaction !

commentaire (0)

Soyez le premier à réagir à cette information

1024 caractère(s) restant(s).

signaler le commentaire

1024 caractère(s) restant(s).
7 * 3 =

secteur public

  • Sur la lutte contre le sans-abrisme, la mairie d’Austin renonce à McKinsey

    Quelques mois après avoir demandé au cabinet de conseil de l’aider à faire le ménage dans la politique chaotique de délivrance des permis de construire, le maire démocrate Kirk Watson, réélu en janvier 2023 (il l’avait déjà été entre 1997 et 2001) avait de nouveau sollicité McKinsey. Cette mission, qui dès l’annonce de son coût et du cabinet retenus avait fait grand bruit, est finalement abandonnée faute de consensus entre les différentes administrations concernées.

  • Chine/USA : McKinsey menacé d’exclusion des contrats publics à 9 mois de l’élection présidentielle américaine

    Aux États-Unis, McKinsey est une nouvelle fois sur la sellette. Les républicains demandent d’exclure la firme des contrats fédéraux, en raison de son rôle – supposé – dans un groupe de réflexion ayant œuvré auprès des autorités chinoises. McKinsey dément catégoriquement. Une affaire qui se déroule à 9 mois de l’élection présidentielle américaine.

  • La loi « anti-consultocratie » rabotée à l’Assemblée nationale

    Périmètre réduit, rapport annuel changé d’objet, limitation des pouvoirs d’intervention de la Haute autorité à la transparence de la vie publique… Plusieurs amendements apportés à la proposition de loi provoquée par « l’affaire McKinsey » et issue de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques ont suscité l’ire des parlementaires de l’opposition. Elle n’en continue pas moins à beaucoup inquiéter dans le secteur du conseil.

  • Le conseil en stratégie entre au Museum d’Histoire naturelle

    Accompagner au changement et aider à la mise en œuvre d’une nouvelle organisation : tels seront les contours de la future mission (d’une valeur maximum de 210 000 euros HT) pour le cabinet de conseil en stratégie qui sera choisi par le Muséum National d’Histoire naturelle. Le MNHN, avec son Jardin des Plantes, est un musée français emblématique fondé en 1793, sous la double tutelle des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Environnement.

  • Taux journaliers : la grosse bourde du gouvernement australien

    Les services du gouvernement fédéral australien à Canberra ont par erreur fait circuler les taux journaliers appliqués par 400 sociétés de conseil qui collaborent avec l’État – et ce auprès de 22 entreprises de conseil qui se sont donc retrouvées avec les données concurrentielles de leurs camarades sur le marché.

  • Roland Berger planche sur l’économie circulaire de la Wallonie

    Le cabinet Roland Berger vient de remporter le deuxième lot du marché lancé par le Service public de Wallonie, l’organisme en charge de la gestion des achats publics dans cette région belge de quelque 3,7 millions d’habitants.

  • À La Poste, c’est Noël pour le conseil

    175 millions d’euros. Telle est la valeur estimée du prochain marché lancé par La Poste, société anonyme à capitaux 100 % publics. Cette consultation vise à la constitution d’un « vivier de prestataires » – au maximum 36 –, pour la réalisation de « prestations de conseil et d’assistance dans le domaine du conseil en management » pour La Poste et la Banque Postale, un accord-cadre de quatre lots de 24 mois renouvelables (jusqu’à 60 mois) : conseil en stratégie (lot 1), multi-expertises métiers (lot 2), logistique, supply chain et e-commerce (lot 3), RSE et décarbonation (lot 4).

  • L’Australie se dote d’un ministre du consulting

    Andrew Nipe, un ancien de McKinsey et de Bain, a été promu chief consulting officer du gouvernement fédéral australien. Objectifs : remplumer le conseil interne de l’État et limiter la facture auprès de consultants externes.

  • Oliver Wyman et Roland Berger, « élus » du copieux marché du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer

    « L’évaluation de politiques publiques et études prospectives pour le compte du MIOM » : tel était l’intitulé de ce substantiel marché, d’une valeur totale de 21,1 millions d’euros, dont l’avis avait été lancé en janvier 2023 pour le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, via sa direction opérationnelle, la DEPAFI (Direction de l’évaluation de la performance, de l’achat, des finances et de l’immobilier). Un accord-cadre, divisé en six lots, d’une durée initiale de 2 ans, reconductible deux fois (pour un maximum de 48 mois).

Super Utilisateur
secteur public
Nicolas Sarkozy, ¨Patrick Strzoda
2925
2021-08-23 20:31:46
0
secteur public: Info Consultor – L’Élysée, la morne plaine du conseil