Le nouveau gouvernement belge puise dans le vivier du conseil
Un Premier ministre ancien du Boston Consulting Group, un secrétaire d’État passé par McKinsey : le nouveau gouvernement fait place belle à des anciens du conseil en stratégie.
Alexander de Croo, 44 ans, alumni du BCG, un libéral flamand, vient d’être nommé Premier ministre en Belgique.
Alexander de Croo est doublement diplômé en 1998 comme ingénieur à la Solvay Business School et à la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Le Belge néerlandophone entre comme consultant au BCG à la sortie de ses études, nommé project leader en 2004. C’est également en 2004 qu’il obtient un MBA de la Kellogg School of Management d’Evanston dans l’Illinois.
En 2006, il quitte le conseil pour un poste de directeur dans le cabinet de services juridiques bruxellois Dart-ips jusqu’en 2010, puis comme président du parti politique libéral Open Vld jusqu’en 2012.
Alexander de Croo entre alors au gouvernement fédéral comme Vice-Premier ministre et ministre des Pensions entre 2012 et 2014, puis devient par la suite Vice-Premier ministre, ministre de la Coopération au développement, de l'Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste. Depuis 2018, il avait également en charge le ministère des Finances et de la Coopération au développement.
Alexander de Croo succède à la francophone Sophie Wilmès, en place depuis octobre 2019, une autre libérale, première femme à avoir dirigé un gouvernement en Belgique.
Autre ex-consultant à entrer dans le gouvernement : le Belge francophone Thomas Dermine, consultant au bureau bruxellois de McKinsey entre 2009 et 2016. Il vient d’être nommé secrétaire d'État à la Relance et à la Politique scientifique par le nouveau Premier ministre, Alexander de Croo.
À 34 ans, l’ex-consultant est doublement diplômé en 2009 en sciences politiques de l’université libre de Bruxelles ainsi qu’en ingénierie commerciale à la Solvay Business School.
Il débute alors sa carrière comme consultant McKinsey, un cabinet où il va rester près de sept ans, avec comme focus l’industrie, les services financiers et le service public. Un dernier secteur dans lequel le cabinet a été lourdement mis en défaut récemment : mi-avril, en Belgique, le cabinet a annoncé le remboursement de 7 millions d’euros d’honoraires à une entreprise publique qu’il conseille depuis quinze ans (relire notre article).
Il aurait aussi travaillé sur le Pacte d’excellence pour l’enseignement. « J’ai toujours voulu travailler à cheval entre le privé et le public. C’est mon idéal. Travailler dans une boîte de conseil, cela permet effectivement d’apprendre énormément en un minimum de temps sur la vie des entreprises et sur la vie publique puisqu’on travaille tant sur l’un que sur l’autre », avait-il déclaré en 2016 au quotidien belge d'information, L’Écho (ici).
En 2013, il complète ses diplômes avec un master en politique publique, business et administration à Harvard, et y sera parallèlement chercheur et project manager entre 2013 et 2014.
En 2016, Thomas Dermine rejoint comme entrepreneur en résidence, Kamet Ventures, un incubateur d’innovations technologiques tout juste créé à Londres et à Paris. Un an plus tard, l’ex-McKinsey décide de revenir dans son pays natal pour accompagner l’homme politique belge francophone, membre du parti socialiste, Paul Magnette. Il a la charge de coordonner les nouveaux projets de CATCH, une start-up publique visant à accélérer les projets à potentiel de création d'emplois dans la région de Charleroi en Belgique, qui a vu la fermeture de son site Caterpillar en 2016, laissant ainsi sur le carreau plus de 2 000 salariés. Pour son engagement dans CATCH, il a reçu le titre de « Wallon de l’année » en 2018 (relire notre article).
Depuis novembre dernier, il était directeur du centre d’études bruxellois Émile Vandervelde, le centre d'études du PS. En parallèle, retrouvant son poste de président du parti socialiste en octobre 2019, Paul Magnette le nomme chef de cabinet.
Thomas Dermine doit en particulier mettre en œuvre le plan national d’investissement stratégique du nouveau gouvernement.
Crédit photo : Alexander de Croo et Thomas Dermine.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaires (1)
citer
signaler
Monde
- 27/03/24
Nouveau rebondissement pour le géant mondial du conseil, en Europe cette fois. McKinsey est en effet déstabilisé par une lettre anonyme supposée émaner d’anciens associés. Le point sur les faits.
- 15/03/24
Dans un communiqué de presse daté du 14 mars, Bain annonce avoir acquis PiperLab, un fournisseur européen de solutions d’intelligence artificielle (IA) et de machine learning (ML). La structure va être intégrée au pôle de compétences mondial Advanced Analytics du cabinet pour créer un hub régional EMEA.
- 11/03/24
Cette acquisition est présentée par McKinsey comme une opportunité d’élargir les capacités d’analyse comparative du cabinet. Objectif : augmenter la rapidité et la précision de ses analyses de coûts, dans le cadre de projets d’investissement d’envergure.
- 07/03/24
Selon le cabinet, seul un « groupe restreint » de salariés britanniques serait concerné. Illustration des tensions sur le marché du conseil en stratégie au Royaume-Uni ou événement isolé ?
- 04/03/24
L’écart salarial hommes-femmes au sein des MBB est au-dessus de la moyenne du secteur en Australie, et bien au-delà de la moyenne nationale, tous secteurs confondus.
- 01/03/24
Une formation initiale en relations internationales et business strategy, une expertise des questions économiques et financières développée au sein d’une ambassade, et l’univers du conseil en stratégie : quel est donc le fil rouge ? Exploration du parcours atypique de Jonathan Le Henry, qui pilote le développement des activités de Strategy& au Maghreb.
- 23/02/24
Le BCG et McKinsey font l’objet d’une enquête quant à leurs activités de conseil auprès du Fonds public d’investissement saoudien (PIF) dans l’univers du sport et dans d’autres secteurs d’activités aux États-Unis. Le Sénat les somme de partager des documents clés.
- 15/02/24
Une situation qui n’est pas inédite, comme l’indique le porte-parole américain de McKinsey ? 3 000 consultants de la firme ont été avertis de leurs « sous-performances ». Ils disposent d’un délai de 3 mois pour y remédier.
- 12/02/24
Annoncé le 9 février 2024, le rachat de la société de conseil Innopay, spécialiste des transactions numériques, permet au cabinet Oliver Wyman de renforcer son positionnement sur ce segment – et sur la practice Services financiers plus globalement.