Activité partielle de longue durée : le secteur du conseil trouve un accord
Le 10 septembre 2020, la Fédération Syntec a signé un accord sur le dispositif spécifique d’activité partielle de longue durée. Il concerne marginalement les cabinets de conseil en stratégie.
L’activité partielle de longue durée (APLD) est un dispositif de soutien à l’activité économique qui offre la possibilité à une entreprise - confrontée à une réduction durable de son activité - de diminuer l’horaire de travail de ses salariés, et de recevoir pour les heures non travaillées une allocation en contrepartie d’engagements, notamment en matière de maintien en emploi.
La Fédération Syntec représente cinq syndicats professionnels de branche dont le Syntec Conseil dont environ 250 cabinets de tout type de conseil sont adhérents et 80 cabinets en management et stratégie notamment Bain, L.E.K, Mars, McKinsey et Roland Berger. L'accord a été signé le 10 septembre 2020 et prendra effet dès son extension par le ministère du Travail.
Cet accord prévoit tout particulièrement que les salariés placés en chômage partiel pourront bénéficier d'une indemnisation plus élevée que l’indemnisation légale fixée à 70 % du salaire brut.
Selon cet accord, l'indemnisation sera portée à
- 98 % pour les salariés percevant une rémunération mensuelle brute inférieure à 2 100 euros,
- 80 % pour les salariés percevant une rémunération mensuelle brute comprise entre 2 100 euros et 3 428 euros
- 75 % pour les salariés percevant une rémunération mensuelle brute supérieure à 3 428 euros.
Les consultants de cabinets de conseil en stratégie seraient a priori plutôt concernés par cette dernière tranche.
Au déclenchement du confinement lié à la crise sanitaire du coronavirus, dans le secteur du conseil en stratégie certains cabinets enregistraient des baisses d'activité de l'ordre de 50%. Parfois, il était envisagé pour 50 à 70 % des équipes de consultants de recourir dans le court terme à une demande de mise en chômage partiel (relire notre article).
On était encore à -40% d'activité en avril et mai dans certains cabinets de la place et « 95 % des sociétés de conseil ont mis en place du chômage partiel pour 30 % de leurs effectifs en moyenne », estimait Matthieu Courtecuisse, le CEO de Sia Partners et président du Syntec Conseil, en mai (relire notre article).
L'accord de branche prévoit par ailleurs l'interdiction d’augmenter les salaires fixes des dirigeants salariés, l'interdiction de tout plan de sauvegarde de l’emploi et la mise en place d’un abondement au titre du compte personnel formation (CPF).
Mi-mai, le conseil s'était vu brocarder par le ministère du Travail sur un possible recours abusif au dispositif de chômage partiel. Ce à quoi Matthieu Courtecuisse avait répondu vivement dans les colonnes de Consultor (relire notre article).
« L'accord doit être étendu par le ministère du Travail pour pouvoir être applicable. Ce ne sera probablement pas le cas avant la fin du mois d'octobre. Aucun cabinet de conseil ne pourra l'appliquer avant cette date. Puis, tous n'opteront pas pour un accord de chômage de longue durée », détaille à Consultor David Ifrah, le délégué général du Syntec Conseil.
Le syndicat anticipait avant l'été une extinction du dispositif de chômage partiel pour septembre, mais l'annonce de sa prolongation et l'instauration de l'APLD (activité partielle de longue durée) changent la donne. « Dans le conseil en management et stratégie, la reprise est là, mais peut-être un peu moins forte qu'attendu, nous disent nos membres », dit encore David Ifrah.
Crédit photo : chômage partiel, illustration, Adobe Stock.
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