Autriche : polémique sur le recours à McKinsey pour une campagne de tests dans le tourisme
Pataquès sur l'intervention de McKinsey and Company dans une campagne de tests prévue par le gouvernement autrichien dans le secteur du tourisme qui, selon la presse autrichienne, aurait coûté 200 000 euros par semaine au contribuable. Ce que le cabinet a vertement réfuté tant la polémique a pris de l'ampleur : il indique avoir été sollicité par plusieurs laboratoires pro bono et s'être depuis retiré du projet faute d'avoir trouvé un accord pour le paiement d'honoraires.
En mai, la ministre du Tourisme autrichienne Elisabeth Köstinger prévoyait au mois de juillet des tests généralisés et hebdomadaires de dépistage du coronavirus pour les 65 000 salariés du secteur pour endiguer une possible reprise de l'épidémie de coronavirus avec la saison touristique estivale. En pratique, la procédure s'avère fastidieuse et chronophage pour les entreprises de la branche.
Mais le sujet a pris une autre tournure lorsque le ministère a indiqué que les 65 000 tests par semaine sont un objectif de plus long terme et que les tests hebdomadaires seront d'abord effectués dans cinq zones pilotes sélectionnées selon des critères économiques et géographiques avec l'aide de... McKinsey. Des conseils dont la presse autrichienne estime qu'ils sont facturés 200 000 euros par semaine – les prix normaux du cabinet, mais nécessairement objet à polémique dans l'opinion publique autrichienne.
Gaspillage, gabegie, écrit la presse autrichienne au sujet de cette collaboration présumée entre le cabinet, le ministère du Tourisme autrichien et la chambre de commerce autrichienne (Wirtschaftskammer). La presse évoque aussi un possible impact de la mission McKinsey sur le prix des tests. Un émoi dont se sont à leur tour saisis des parlementaires autrichiens qui interrogent sur les conditions dans lesquelles le cabinet a été amené à jour un rôle de coordinateur de l'opération de dépistage et à faire le lien avec les laboratoires associés à l'opération. Laboratoires auxquels le ministère du Tourisme renvoie la responsabilité de l'implication de McKinsey.
La polémique a enflé à ce point ces derniers jours que le cabinet s'est fendu d'un communiqué, émanant de McKinsey en Allemagne puisque la filiale allemande chapeaute également les activités autrichiennes, pour expliquer qu'à aucun moment son engagement dans la campagne de tests n'a fait l'objet d'un paiement public ou privé. Tout en confirmant que le cabinet est intervenu à l'initiative de plusieurs laboratoires privés et que dans ce contexte des réflexions ont eu lieu sur l'opportunité de mandater McKinsey de façon non gracieuse sur des sujets de management de projet, d'optimisation et de logistique. Mais que cette piste n'a pas abouti et que McKinsey ne participe plus à ces réflexions.
Crédit photo : Hotel Sacher Philharmoniker Straße Vienna Austria
Tim Photoguy Unsplash
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