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- 15 mai 2020
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Dans cette période de crise sanitaire où l’accès au chômage partiel a été massif – il a concerné près de 6 millions de salariés en France, soit 21 % de l’emploi salarié –, le Gouvernement a maintenant décidé de passer à une phase active de « chasse aux fraudeurs ». Le ministère du Travail souhaite, en effet, effectuer des contrôles des demandes déposées par les entreprises.
« Au regard du caractère massif de l’usage de l’activité partielle […], le risque de fraude apparaît particulièrement élevé et est susceptible de prendre des formes diverses », est-il notifié dans un document révélé par le site d’actualités juridiques actuEL-RH. « D’une manière générale, tous les secteurs où le télétravail est possible et qui ne sont pas administrativement fermés », indique le ministère du Travail, et en particulier, d’après un expert, « les activités de conseil aux entreprises, qui se prêtent pourtant facilement au télétravail avec des cadres nombreux ». Le conseil en strat’ est donc, par là même, directement pointé du doigt, suspecté d’avoir eu accès au chômage partiel tout en continuant à faire travailler ses collaborateurs en télétravail.
Pour répondre à ce qui serait une suspicion totalement infondée, le Syntec Conseil en management, via son président, Matthieu Courtecuisse, a lancé une charte de 100 signataires affirmant que la plupart des cabinets qui ont eu recours à ce dispositif l’ont fait en toute responsabilité, dans un souci unique de préserver l’emploi. « La baisse d’activité dans le conseil en général et, en particulier dans le conseil en stratégie, est une réalité pour 90 % des cabinets. Elle a chuté de 40 % pour les missions et de 80 à 90 % pour les propositions commerciales. Ce n’est pas parce que l’on peut travailler de chez soi, dans le cadre du télétravail, que l’on a des choses à faire. On ne va pas inventer du faux travail. Toutes nos entreprises ont déposé un dossier et ont reçu l’agrément. Nous n’apprécions pas le soupçon et la confusion entre le télétravail et l’activité réelle. Comment les contrôles vont-ils être faits et sur quoi vont-ils se baser ? Nous posons la question. Mais nous condamnons aussi fermement ceux qui ont pu frauder et se sont mis dans l’illégalité », a-t-il tenu à déclarer à Consultor. Reste à voir effectivement, si, et comment, les contrôles vont être réalisés… et si le secteur du conseil en stratégie a abusé de ce recours providentiel…
Matthieu Courtecuisse - Crédit : profil LinkedIn
Commentaires
Citation en provenance du commentaire précédent de Testi :
Manifestement tous les cabinets n'ont pas les mêmes pratiques... une fois encore.
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