« L'affaire des consultants » : la casserole de la nouvelle présidente de la Commission européenne

Ursula von der Leyen, ministre de la Défense allemande depuis 2013, a finalement été choisie par les chefs d'État européens mardi 2 juillet au terme d'une réunion reportée à plusieurs reprises pour présider la Commission européenne. Ce rebond est inattendu pour cette mère de sept enfants, longtemps présentée comme la dauphine d'Angela Merkel au sein du parti chrétien-démocrate allemand (CDU), dont le mandat ministériel lui a coûté un très lourd crédit politique outre-Rhin. 

En cause notamment le recours à des consultants externes lors de sa direction du ministère. En septembre 2018, un signalement déposé auprès du parquet de Berlin reprochait au ministère d’avoir installé à demeure une « armée de consultants ». Un signalement qui a déclenché une enquête préliminaire du procureur de Berlin, selon des informations du Spiegel.

03 Juil. 2019 à 14:33
« L'affaire des consultants » : la casserole de la nouvelle présidente de la Commission européenne

Dans le viseur des critiques, on trouve très précisément l'ancienne secrétaire d'État Katrin Suder, une ex-senior partner de McKinsey dont elle fut consultante de 2000 à 2014 en dirigeant le bureau berlinois de la firme. Nommée par Ursula von der Leyen, Katrin Suder se voit confier en 2014 le chantier de la modernisation de l'armement de l'armée allemande. En quatre années à ces fonctions, elle augmente significativement le nombre de contrats attribués à des consultants externes, notamment à Accenture et McKinsey.

Au point de s'attirer les foudres de la Cour des comptes allemande. Cette dernière, en août 2018, pointait le montant très important que le ministère de la Défense allemand avait alloué à des dépenses de conseil. Ainsi, la Cour estimait que 100 millions d’euros en 2015, puis 150 millions d’euros en 2016 avaient été dépensés en frais de contrats de conseil, alors que des sommes bien inférieures avaient été publiquement déclarées.

A fortiori, les conditions nébuleuses de contractualisation avec chacun des cabinets de conseil étaient également tancées par la Cour des comptes.

En février 2019, les parlementaires allemands se saisissent à leur tour du sujet et créent une commission d'enquête consacrée à « L'affaire des consultants ». Le managing director du secteur de la défense chez Accenture en Allemagne, Timo Noetzel, un ancien collègue de Katrin Suder chez McKinsey et un ami personnel, a par exemple été entendu fin juin par cette commission d'enquête. Il a répondu par la négative aux interrogations sur de potentiels favoritismes dans l'attribution de contrats par le ministère à Accenture. 

Enfin, selon d'autres informations de la presse allemande de novembre, la filiale à 100 % du ministère des Armées, BWI, a signé un contrat-cadre de 390 millions d'euros pour recourir aux services de consultants externes sans que soit respectée la procédure interne normale d'approbation de pareils contrats.

Crédit photo : Ursula von der Leyen. Commission d'enquête du Parlement allemand.

McKinsey
03 Juil. 2019 à 14:33
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