Le conseil en Private Equity excite toujours autant les consultants

 

« Panacher des missions de private equity avec des projets plus longs est avantageux en termes de gestion des ressources. Le taux d’occupation du cabinet est ainsi optimisé, ce qui est intéressant pour nos résultats », explique Rémy Ossmann (ESSEC, 1987), associé chez L.E.K et coresponsable du département private equity.

Depuis plusieurs années, des cabinets de conseil en stratégie se sont positionnés sur cette activité dédiée aux fonds d’investissement. Ce marché stratégique semble avoir encore de beaux jours devant lui.

 

28 Jan. 2015 à 12:18
Le conseil en Private Equity excite toujours autant les consultants

 

Certains cabinets spécialistes du Private Equity

Cette practice représente un tiers des activités de L.E.K depuis plus de dix ans. Le cabinet réalise une cinquantaine d’opérations par an. Ses consultants alternent ces missions courtes avec des projets de stratégie plus longs. De son côté, Bain & Company a fait le choix de créer une équipe dédiée au private equity dans chacun de ses bureaux. Au total, 450 personnes chez Bain travaillent exclusivement avec des fonds. Pour chaque mission, ces spécialistes sont associés à des experts métiers. Au total, le private equity représente 25 % de l’activité mondiale du cabinet. Les deux tiers du bureau parisien, historiquement connu pour ses activités de private equity, sont passés par ce pôle spécialisé. L’équipe parisienne est constituée aujourd’hui de trois partners et de six managers. « C’est une volonté stratégique de notre part d’être présents sur cette activité », explique Jérôme Brunet (EM Lyon, 1990), associé chez Bain & Company et membre du pôle private equity depuis douze ans. Sans doute car les missions de Private Equity sont d’excellents sas de formation au métier de conseil en stratégie, et probablement également car les fonds sont de bons prescripteurs de missions.

Des missions appréciées des consultants

Les missions private equity sont généralement complexes et doivent être réalisées sur des durées courtes (en moyenne quatre semaines). Elles sont donc très intenses, car condensées, les consultants devant analyser et comprendre le marché dans lequel évolue une entreprise en un temps limité. Elles demandent donc souvent davantage d’implication que des projets plus classiques. Sans doute faut-il comprendre qu’on y passe souvent des nuits blanches. « Le tempo est donné par le vendeur et la banque d’affaires. L’enjeu est de ne pas passer à côté d’un élément clé qui remettrait en question le positionnement et la performance de la cible », explique Rémy Ossmann de L.E.K. .

Malgré ces contraintes, les associés de L.E.K. et Bain ne semblent pas rencontrer de difficultés majeures pour staffer leurs projets private equity. « Nous recrutons sur la base du volontariat, assure Jérôme Brunet. Nous trouvons facilement des consultants car c’est une très bonne école. Ces missions développent à la fois des qualités d’analyse, de rapidité et de synthèse. »

En effet, travailler avec des fonds est formateur. Contrairement aux interlocuteurs des entreprises du CAC40 qui sont spécialistes d’une fonction donnée, les associés des fonds s’intéressent à toutes les problématiques d’une entreprise (financière, marketing, opérationnelle, sociale…). Leur discours est davantage lié à la compréhension d’une société et d’un marché qu’au management. Ces missions permettent aux consultants d’acquérir des connaissances et d’accumuler de l’expérience sur un secteur ou une industrie très rapidement. « Les fonds développent avec les consultants travaillant sur les missions de due diligence ou de post-acquisition une vision à cinq ans. Ils ont également une vision sur le long terme. Mais ils en discutent davantage avec les managers de l’entreprise qu’avec les consultants », tient à préciser l’associé de Bain.

En revanche, pardon pour le cliché, il semblerait que les missions de private equity n’enseignent pas la modestie. Très financières, de nombreux consultants rapportent qu’elles attirent rarement les plus humbles et sont prisées des jeunes loups qui se rêvent à La City.

Des fonds friands de conseil

Pour Arthur Bernardin, directeur au sein du fonds d’investissement LBO France (HEC, 1995), « l’aide des consultants en stratégie est extrêmement appréciable. Ils nous permettent en quelques semaines d’avoir une vue beaucoup plus fine d’un secteur et d’une entreprise ». Cet ancien partner de L.E.K. (1997-2010) mandate régulièrement des cabinets de conseil en stratégie pour des due diligences et des missions de screening.

Une aide également jugée primordiale par le fonds d’investissement normand NCI Gestion. « Les PME normandes n’ayant pas les moyens de se payer les services d’un cabinet de conseil en stratégie, nous avons créé en 2012 notre propre cabinet en interne », explique Yves Guiol (X 2006 et ancien d’Advancy), directeur du pôle stratégie et performance chez NCI. Aujourd’hui, deux salariés travaillent à temps plein sur des missions de conseil. Depuis 2014, le fonds vend des missions de conseil en dehors de son portefeuille. Cette activité stratégique permet à NCI Gestion d’occuper une position préférentielle auprès des entreprises et de servir d’apporteur d’affaires à ses fonds. Pour Yves Guiol, ce marché reste en partie caché et n’exprime pas encore tous ses besoins aujourd’hui. « Le private equity est un secteur actif économiquement. Le marché qui s’était réduit avec la crise redevient attractif », conclut quant à lui Jérôme Brunet.

Léa Billon pour Consultor

 

Jérôme Brunet Remy Ossmann
28 Jan. 2015 à 12:18
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Rémy Ossmann, private equity, L.E.K consulting, Jérôme Brunet, Bain & Company, Arthur Bernardin, NCI Gestion, practice, marché du conseil, fonds d'investissement, capital non coté
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Jérôme Brunet Remy Ossmann
2022-02-07 09:26:44
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